Après deux ans de travail, le Campus Cyber va enfin voir le jour fin 2021 à la Défense. Comme plusieurs pays, la France va rassembler en un même lieu plusieurs de ses grands acteurs dans le domaine de la cybersécurité. On vous dit tout !
Le projet de Cyber Campus
Ce projet de Campus Cyber a été lancé le 16 juillet 2019 par le Gouvernement et confié à Michel Van Den Berghe, directeur général d’Orange Cyberdefense. L’objectif ? Créer un véritable centre opérationnel en cybersécurité.
L’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) précise que le campus sera dirigé par une SAS (Société par actions simplifiées) privée à 51 % et publique à 49 %. Plusieurs actionnaires se sont déjà positionnés, comme Atos, Sopra Steria, Airbus Defense, Orange, CapGemini ou Epitech.
Le Campus Cyber sera également un lien de formation et de sensibilisation, auprès du grand public notamment. C’est pourquoi il réunira des grandes entreprises, des PME (petites et moyennes entreprises), des startups, des centres de recherche et des étudiants.
Le lancement de ce centre s’inscrit dans la lignée mondiale de regroupement des efforts au sein d’un Etat. Ce genre d’initiatives existe déjà dans plusieurs pays (Etats-Unis, Chine, Israël, Russie, Royaume-Uni, etc.). De plus, l’Union européenne a pour volonté de créer des “points relais” de la cybersécurité dans chaque pays de l’Union.
Aussi utile au secteur public que privé
La cybersécurité est un enjeu crucial dans le secteur privé. En témoigne Florence Latasa, gestionnaire de Informatique Chez Vous, une entreprise de vente et de dépannage informatique à Joué-Lès-Tours (37) : « Depuis un an, nos techniciens sont très régulièrement sollicités à la suite de hameçonnage par mail (mail contenant des fichiers ou des liens corrompus) ou d’escroquerie via un faux support Windows ». L’Organisation internationale de police criminelle Interpol fait état d’une forte augmentation du nombre de cyberattaques durant la pandémie. Dans son rapport Cybercriminalité : impact du COVID-19, elle pointe une « augmentation de 569 % des enregistrements malveillants, associés notamment à des logiciels malveillants et à l’hameçonnage ». Les rapports concernent entre autres les établissements publics, qui subissent plusieurs types de cyberattaques : des escroqueries en ligne (hameçonnage), des logiciels malveillants visant la désorganisation du service (rançongiciels par exemple).
Dans ses prévisions, Interpol envisage (sans indiquer de chiffres) une augmentation toujours plus importante du nombre de cyberattaques. En cause, le développement massif du numérique et les nouvelles vulnérabilités.
“Même avec un antivirus, votre ordinateur peut s’avérer vulnérable si vous ouvrez vous-même la porte !”
Florence Latasa est gestionnaire de l’entreprise Informatique Chez Vous, spécialisée dans le dépannage et la vente informatique à domicile et en atelier à Joué-lès-Tours (37). Elle revient pour nous sur les cybermenaces les plus courantes chez les particuliers.
Qu’est-ce que le hameçonnage et le faux support Windows ?
« Le hameçonnage est l’envoi de mails paraissant plus ou moins légitimes, mais contenant des fichiers ou des liens corrompus, qui installent des virus. L’arnaque au faux support Windows peut mener à une prise de contrôle à distance d’un ordinateur contenant des données sensibles, comme des mots de passe. Il s’agit d’un pseudo blocage de l’ordinateur, avec apparition d’un numéro de téléphone à appeler, présenté comme celui du support Windows. »
Pour les particuliers, comment éviter ces cybermenaces ?
« Même avec un antivirus, votre ordinateur peut s’avérer vulnérable si vous ouvrez vous-même la porte ! Par exemple, si vous appelez le faux support Windows et autorisez leur intervention sur votre ordinateur, ou si vous cliquez sur des liens ou des fichiers corrompus dans un mail. C’est pour cette raison qu’il est nécessaire de ne pas faire confiance à tout sur internet et de choisir des mots de passe forts. »
Que pensez-vous d’une initiative telle que le Campus Cyber ?
« Le Campus Cyber pourra être très utile dans le cadre d’une collaboration française concernant la cybersécurité. A notre niveau, il est très clair que le nombre de cybermenaces est en nette augmentation et les particuliers sont de plus en plus démunis face à ces attaques. Un pôle cybersécurité national sera bénéfique, aussi bien pour les professionnels que pour les particuliers. »
Par Julianne Latasa
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