L’open source monte en puissance, notamment dans le domaine de l’éducation. Des acteurs de terrain nous donnent leur avis.
L’open source désigne les logiciels dont la licence permet l’accès au code source et la création de travaux dérivés. Zimbra, une solution de messagerie, en fait partie. Certains sont utilisés dans des universités, comme uPortal par l’université de Tours.
L’open source est destiné aussi bien aux informaticiens qu’aux utilisateurs privés. Avec la pandémie, la gestion de nos données est devenue un sujet de première importance. Nous avons changé nos habitudes de travail : télétravail pour les employés, cours à distance pour les étudiants. Avec l’accélération de l’enseignement à distance, il a fallu augmenter les solutions au sein des établissements (environnement numérique de travail (ENT), systèmes de visioconférence…).
Que peuvent apporter les solutions open source par rapport à leurs versions propriétaires (Google, Microsoft) ?
Travail en commun
L’open source permet souvent de s’affranchir de l’installation d’une solution chez un prestataire : on parle dans ce cas du mode “auto-hébergé”. Il permet également de contrôler le stockage des données utilisateurs car elles sont centralisées dans les serveurs de l’organisation. Pour le logiciel de serveurs pédagogiques SambaEdu, “les serveurs sont très réactifs, stables et fiables. Cela permet d’avoir la main dessus, indique l’administrateur réseau d’un établissement scolaire. Il est aussi possible de les faire évoluer en fonction de nos besoins et des remontées de nos collègues”. Rafik Djedjig, architecte principal à Open Digital Education, voit dans l’open source l’intérêt “d’éviter des coûts de licences trop élevés et la possibilité de participer à la feuille de route du projet”. L’open source permet donc de travailler en commun sur un logiciel, sans débourser des fortunes.
Choix de l’open source
Selon un administrateur réseau en collège, les logiciels open source sont indispensables. “Aucun logiciel ne nous est spécialement recommandé, mais les postes Ubuntu ou Debian (des systèmes d’exploitation Linux, ndlr) sont très rares. On pouvait en rencontrer parfois sur une vieille station renouvelée par le Département. Cela permettait d’augmenter le parc, sans risquer davantage de pannes”. Un point essentiel quand on a besoin de l’informatique au quotidien.
Le choix de l’open source est normalement à la charge de l’établissement, mais c’est souvent un prestataire externe qui installe les solutions. Pour la plupart des logiciels, il faut des compétences assez poussées en informatique.
“L’open source permet le travail en commun”
Rafik Djedjig est architecte principal et co-directeur de l’équipe technique à Open Digital Education. Il nous livre sa vision de l’open source.
Pourquoi avoir fait le choix de l’open source ?
«Il permet de mutualiser les fonctionnalités socle d’un ENT (environnement numérique de travail) tout en autorisant les personnalisations d’un projet à l’autre.»
«L’open source, c’est un choix pragmatique, ce sont des collectivités (comme les régions) avec des intégrateurs (chargés d’intégrer des applications externes à l’ENT, comme une messagerie électronique, ndlr) qui décident de quelle manière va être mis en place l’ENT, comment il doit être personnalisé… L’open source permet également de travailler en commun, dans le cadre de marchés publics, et de répartir l’effort de financement entre plusieurs partenaires (collectivités et mainteneur).»
Quel est le potentiel de l’open source dans l’éducation ?
«Il permet de motiver les contributeurs qui peuvent être des collectivités, des entreprises, des membres de la communauté de l’éducation, et de surcroît, de ne pas être dépendant d’un seul éditeur.»
Quel est le niveau de fiabilité des logiciels open source comparé aux logiciels de grandes marques ?
«On ne peut pas dire qu’un logiciel open source est plus fiable qu’un logiciel propriétaire, et inversement. La fiabilité d’un logiciel, ici d’une solution ENT, vient de la maturité du projet, en fonction de différents critères comme la capacité d’un serveur à supporter un nombre très important d’utilisateurs, un temps de réponse rapide et un service support de qualité.»
Par Richard Lefin & Maximilien Molet
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