Parce que la culture est essentielle, voici comment le monde de l’art s’est adapté au confinement.
Comme de nombreuses structures accueillant du public, les musées, les salles de spectacle et autres lieux de culture ont été contraints à la fermeture à partir du 17 mars 2020. Pour ne pas perdre le lien avec les visiteurs et continuer d’essayer de les faire vivre, certains lieux ont revu leur manière de communiquer. Des événements artistiques comme « La nuit des musées », des expositions devenues virtuelles, des spectacles de danse du ballet de l’Opéra de Paris ou encore de magie comme celui d’Eric Antoine… Tous se sont entièrement virtualisés pour permettre au public d’assister à des exhibitions ou à des représentations depuis chez eux.
Ceux déjà présents des réseaux sociaux ou sur leur site internet ont continué à être actifs et à chercher de nouveaux moyens d’interaction avec le public. Ceux n’en n’ayant pas en ont créés pour conserver le lien. Plus que jamais, les réseaux sociaux ont été essentiels pour ces lieux de créations et d’expositions artistiques. Ils ont fait émerger toutes sortes d’artistes voulant faire passer des messages par le biais de l’art. Voici deux initiatives qui ont retenu notre attention.
Le 30 janvier dernier, les passants de la rue de Rivoli ont pu découvrir un cadre représentant la Joconde… sans la Joconde. En lieu et place de celle-ci, un simple post-it posé sur le fond où elle est habituellement représentée indiquait “Faites-moi signe quand tout ça sera fini – Mona Lisa”. Toolate, le street artiste à l’origine de cette œuvre de rue a voulu dénoncer, avec la disparition de Mona Lisa, la fermeture des lieux de culture à cause du confinement. Comme beaucoup d’artistes, il fait part de son incompréhension quant à l’entassement au supermarché des foules et l’interdiction d’aller dans les musées.
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Marius, étudiant lillois en master 1 de droit pénal et sciences criminelles, a lancé un autre projet pour mettre en valeur les émotions des personnels soignants sur le front de l’épidémie. Des séries de photos en couleur ou en noir et blanc, avec une forte intensité. “L’idée était de montrer la fatigue et l’impact psychologique qu’ont provoqués sur les soignants ces temps difficiles, nous explique-t-il. Des émotions comme la mélancolie et la tristesse sur le visage de l’infirmier, des marques de fatigue et de stress, derrière les équipements de protection, sur celui de l’infirmière…” Un projet qu’il veut continuer avec d’autres soignants lillois qui sont d’ores et déjà prêts pour un shooting photo avec lui.
Photographies de Marius Didelot – @marius.d_photography
« Montrer la fatigue et l’impact psychologique »
Peux-tu nous expliquer l’origine et le but de ton projet photo ?
«À la fin du premier confinement, j’ai vu pas mal d’images de la situation dans les hôpitaux et j’avais envie de faire un shooting en ce sens. Ce qui m’importait, c’était de montrer les effets que cela pouvait avoir. À la fois l’effet immédiat, lorsqu’on est dans le rush, et puis sur le long terme, avec les souvenirs et l’impact psychologique que cela peut laisser. Je n’ai eu l’occasion de faire que deux shootings : d’abord avec un infirmier, puis avec une infirmière qui était sur le front de l’épidémie, dans une unité de réanimation Covid-19.»
Quels sont les émotions et les sentiments que tu voulais mettre en avant à travers de ces photos ?
«L’idée était de montrer la fatigue et l’impact psychologique qu’ont provoqués sur les soignants ces temps difficiles. Des émotions comme la mélancolie et la tristesse sur la série de photos de l’infirmier, et les marques que laissent la fatigue, le stress et les équipements de protection sur celles de l’infirmière.»
Où en est ton projet ?
«Il n’est pas terminé. J’ai d’autres contacts d’infirmiers sur Lille qui sont d’accord pour faire un shooting avec moi. J’aimerais poursuivre la série en noir et blanc, mais surtout en couleur, comme lors de mes premiers essais que je trouve vraiment sympathique.»
Par Martin Cluseret & Jules Manès
La version audio de l’article c’est ici !
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